mercredi 5 novembre 2008

Aux urnes le 8 décembre

(Québec) À la veille d'une tempête économique, le Québec a besoin d'un gouvernement fort, «ça prend de la stabilité politique si on veut de l'action économique», a soutenu M. Charest, lançant sur le bord du fleuve Saint-Laurent la campagne électorale qui débouchera sur un scrutin le 8 décembre.

M. Charest a dû répondre aux journalistes qui lui ont rappelé qu'il avait à maintes reprises indiqué qu'il n'y aurait pas d'élections cette année. «En gouvernement minoritaire, les scrutins inattendus sont inévitables, a-t-il expliqué. La cohabitation fonctionne en temps de croissance économique, mais la stabilité est nécessaire à la prospérité en période d'incertitude. Avec la tempête qui s'annonce, on ne peut pas avoir trois paires de mains sur le gouvernail»

«Ce sera l'occasion pour les Québécois de décider qui a la meilleure équipe et le meilleur plan pour l'économie.»

Le slogan de la campagne libérale voulait aussi surprendre, «L'économie d'abord», suivi d'un retentissant «Oui», habituellement associé aux campagnes souverainistes. Jean Charest a reconnu que le slogan de son parti se voulait «un clin d'oeil». «Comme le drapeau québécois, le Oui appartient à tous les Québécois, c'est un Oui dans le contexte de 2008», a soutenu M. Charest.

Pour Mario Dumont, les élections sont lancées sur le «cynisme». «M. Charest a mis en arrêt l'Assemblée nationale au moment où nous devrions avoir les manches roulées pour travailler. Il y aura un prix à payer», a-t-il lancé.

Le gouvernement Charest devrait être «puni» pour cette stratégie, dira Dumont qui entend proposer «l'espoir» avec la campagne adéquiste. «Tout le monde sait que Jean Charest agit sur la base des sondages, avec l'impression qu'il y aura moins de participation, il tente de s'acheter le pouvoir unilatéral. Quand il avait seul les deux mains sur le volant (entre 2003 et 2007) la garnotte, les gens s'en souviennent», de lancer M. Dumont.

Il n'a pas voulu évoquer son avenir si les sondages ont raison, et que son parti est laminé aux prochaines élections. Les Américains viennent d'élire un président «qui a moins siégé que moi», a rappelé celui qui dirige l'ADQ depuis 1994..

C'était un lancement inusité de campagne pour le premier ministre Charest sur le bord du Fleuve Saint-Laurent, sur la promenade Champlain, créée pour souligner le 400e de Québec. Habituellement, ces points de presse de début de campagne se font toujours au Parlement, une stratégie adoptée encore hier par M. Dumont et Mme Marois.

M. Charest en est à sa quatrième campagne comme chef du Parti libéral du Québec. Le gouvernement minoritaire récolté en 2007 était une première depuis la fin du dix-neuvième siècle. «Le message que les Québécois m'ont envoyé en 2007 s'adressait à moi personnellement. J'ai compris le message et j'ai appris», a dit le premier ministre.

C'est la cinquième campagne de Mario Dumont comme chef, mais un test important pour le chef adéquiste. Les sondages lui prédisent une poignée de députés seulement. Mais il a cette semaine pris les devants en dévoilant, avant le déclenchement des élections, ses engagements pour protéger le pouvoir d'achat de la classe moyenne.

L'élection est déclenchée en pleine crise des marchés financiers. La titulaire des Finances, Monique Jérôme-Forget soutenait mardi qu'il n'y aurait pas de déficit à prévoir pour l'année 2009-2010. Mais elle ne peut garantir que le Québec ne sera pas touché, l'an prochain, par la récession.

Ce sera la première campagne comme chef pour Mme Marois, qui avait en juin 2007, pris le relais d'André Boisclair.

Selon le plus récent sondage CROP, fin octobre, la satisfaction à l'endroit du gouvernement Charest atteint 54 %et est au beau fixe depuis un an. Les libéraux ont 38 % des intentions de vote, contre 32 % au PQ et 17 % à l'ADQ.

Aux élections du 26 mars, 2007, les libéraux avaient obtenu 33 % des suffrages, contre 31 % à l'ADQ et 28 % au PQ.

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