lundi 27 juillet 2009

Sarkozy sous surveillance cardiaque

Paris -- Nicolas Sarkozy a été placé sous surveillance cardiologique hier dans un hôpital militaire de Paris à la suite d'un «malaise» subi, selon la présidence, lors d'un jogging dans le parc du château de Versailles.

Il restera dans ces conditions de suivi au Val-de-Grâce jusqu'à ce matin, a précisé la présidence en fin d'après-midi. Transféré en hélicoptère après son malaise, le chef de l'État âgé de 54 ans a subi une série d'examens dont les résultats sont «normaux», ajoute l'Élysée.

Le président se fera remplacer ce midi à une cérémonie de signature à l'Élysée par Christine Lagarde, la ministre de l'Économie. Une décision sera prise aujourd'hui concernant le déplacement prévu demain au mont Saint-Michel, dans la Manche, a dit l'entourage de Nicolas Sarkozy à Reuters.

Le premier ministre François Fillon a interrompu son week-end dans la Sarthe pour rentrer dans l'après-midi à Paris, a-t-on appris à Matignon. «Il n'y a pas d'affolement», dit-on.

En l'absence de précisions officielles, des proches de Nicolas Sarkozy cités par des médias, dont le maire UMP de Levallois Patrick Balkany, ont parlé toute la journée d'un malaise vagal, sorte de «coup de chaud» qui se traduit par un éblouissement momentané et sans gravité.

Ces explications ne figurent cependant pas dans le communiqué officiel de l'Éysée, qui ne précise pas la nature exacte du malaise subi par le président en fin de matinée.

«Ce malaise, qui est survenu après 45 minutes d'exercice physique intense, ne s'est pas accompagné d'une perte de connaissance. Il a conduit le président à interrompre son effort et à s'allonger avec l'aide d'un proche», a expliqué l'Élysée.

Arrivé à l'hôpital, il a subi un bilan sanguin, un électroencéphalogramme et une IRM (imagerie par résonance magnétique) permettant notamment d'avoir une vue précise du cerveau, précise l'Élysée. La présidence assure que la surveillance cardiologique est «systématiquement pratiquée dans de telles circonstances» et annonce qu'elle publiera un nouveau bilan laujourd'hui.

Le président a reçu ses collaborateurs «afin de se tenir informé de l'actualité», assure-t-on. Ses principaux adversaires politiques lui ont adressé leurs voeux de rétablissement. C'est la deuxième hospitalisation connue de Nicolas Sarkozy depuis qu'il est à l'Éysée. La première, le 21 octobre 2007, avait été tenue secrète, avant d'être révélée dans un livre de deux journalistes en janvier 2008 et confirmée officiellement.

Cette fois, l'évenement a été annoncé par un communiqué de sept lignes de l'Élysée diffusé en début d'après-midi.

L'état de santé des présidents de la Ve République a longtemps été considéré comme un secret d'État. Georges Pompidou est mort en 1974 d'un cancer dont les Français n'avaient jamais été informés. François Mitterrand souffrait durant ses deux septennats d'un cancer qui n'a été révélé qu'en 1992, onze ans après son élection.

Les pouvoirs du président français sont très importants. Il est notamment le chef des armées, donc seul habilité par la Constitution à engager un conflit. Une procédure de remplacement en cas d'empêchement est prévue par la Constitution de la Ve République mais n'a jamais été utilisée.

Sarkozy est un président «hyperactif», présent sur tous les fronts, toujours en mouvement, et également sportif amateur.

Le président français est un adepte du jogging et du vélo. Admirateur des champions cyclistes il se fait un devoir d'aller régulièrement suivre une étape du Tour de France.

Il a ainsi suivi mercredi la dernière partie de la 17e étape du Tour de France arrivée au Grand Bornand, saluant au passage «la leçon de vie» donnée par le coureur américain Lance Armstrong, revenu «à 37 ans avec un esprit de jeune homme».

«Omniprésident»

Autre passion sportive du président: le jogging. Plusieurs fois par semaine, il court pendant environ une heure, dans les jardins de l'Élysée. L'une de ses premières sorties publiques, tout de suite après son élection, avait d'ailleurs été de faire un jogging avec son premier ministre François Fillon.

Les passants de la rue de l'Élysée, qui longe le palais présidentiel côté ouest, pouvaient régulièrement l'apercevoir, en t-shirt foncé et cycliste noir, s'adonner à son hobby. Depuis, une palissade noire a été installée tout au long de la grille, le cachant aux regards des curieux.

Même pendant son jogging, ce président hyperactif, qualifié parfois d'«omniprésident», a du mal à lâcher son téléphone cellulaire.

Ainsi, pendant un briefing à l'Élysée avec plusieurs journalistes, un de ses conseillers a reçu un coup de fil du président, en train de courir quelques mètres plus bas, portable vissé à l'oreille.

Les deux ans écoulés depuis son accession à la présidence ont été particulièrement intenses pour Sarkozy, notamment pendant sa présidence de l'Union européenne (second semestre 2008), encore alourdie par la crise dans le Caucase, sur laquelle il s'est mobilisé, et depuis le début de la crise économique (été 2008).

Généralement, il prend trois semaines de vacances, en août. L'an dernier, ses congés avaient été entrecoupés par ses déplacements en Géorgie et en Afghanistan à la suite de la mort de dix soldats français. Cette année, il doit partir se reposer dans la résidence familiale de son épouse Carla Bruni au cap Nègre (sud-est), après la dernier conseil des ministres de mercredi.

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