Cette article est tiré du Devoir du 21 mars 2007:
Faire payer les riches pour développer la... culture. Voilà dans les grandes lignes un des projets du Parti vert du Québec (PVQ), qui souhaite imposer, s'il accède au pouvoir le 26 mars prochain, une taxe sur la publicité pour financer la diversité culturelle au Québec.La mesure devrait permettre de récolter 400 millions de dollars, a estimé hier le chef de la formation écolo, Scott McKay, et ce, afin de remplir autant les coffres du Conseil des arts et des lettres du Québec (CALQ) que ceux des cinéastes et de Télé-Québec.«La publicité, en général, fait la promotion de produits dommageables pour l'environnement et la société, a expliqué M. McKay lors d'une conférence de presse tenue hier matin sur le parvis de la Place des Arts à Montréal. Les principaux annonceurs sont des vendeurs d'automobiles, des compagnies pétrolières et de malbouffe. Nous croyons normal de les taxer davantage pour soutenir le secteur culturel.»En substance, le PVQ souhaite donc imposer une taxe «de 15 à 20 %» sur les budgets de diffusion de publicité «d'envergure nationale», autant à la télévision et à la radio que dans les imprimés. Les annonces sociétales ne seraient pas touchées par cette mesure fiscale. L'argent ainsi récolté devrait faire passer le budget du ministère de la Culture de 600 millions actuellement à... un milliard sous le règne des verts, a souligné M. McKay.Le plan vert en matière de culture vise aussi à faire passer 100 millions du monde de la pub aux coffres du CALQ. «Il y a un besoin criant de ce côté-là et nous allons le combler», a dit le chef du PVQ. Une enveloppe similaire viserait aussi à financer le monde du cinéma, assurent les verts, qui souhaitent dans le détail injecter 20 millions pour le soutien au cinéma d'auteur et 20 millions pour le 7e art en région. La différence irait au cinéma commercial. Télé-Québec verrait aussi son budget de fonctionnement augmenter de 100 millions de dollars, puisés à même les poches des grands noms de la publicité.Enfin, les verts comptent financer, avec cette idée fiscale qu'ils jugent «innovatrice», des coopératives d'artistes pour stimuler la création mais aussi encourager «la thérapie par les arts», ces programmes qui tentent de sortir des personnes de la torpeur par la musique, les arts plastiques ou le théâtre. «Ce sont des outils de développement humain très importants et nous songeons là aussi y mettre 100 millions», a conclu Scott McKay.