samedi 16 janvier 2010

Le GPS n'est pas bon pour la mémoire

C'est la conclusion de chercheurs de l'Institut Douglas, qui ont remarqué que l'utilisation d'un GPS pour trouver son chemin affecte la croissance de l'hippocampe, une zone du cerveau impliquée dans l'alzheimer.

Ces recherches illuminent un processus souvent observé par les automobilistes et qui a été responsable d'une tragédie en 2003. À Montréal, un homme avait oublié sa fille de 22 mois durant toute la journée dans sa voiture, parce que son itinéraire habituel avait changé le temps d'une journée.

«Quand on se rend à un endroit où on n'est jamais allé, on doit être bien concentré pour trouver son chemin, explique Véronique Bohbot, chercheuse en neurosciences à Douglas. Le GPS élimine cette exigence, parce qu'on peut se limiter à suivre les instructions de tourner à droite ou à gauche. Quand on fait des efforts pour s'orienter, on utilise beaucoup une région du cerveau appelée hippocampe. Cette région est beaucoup moins sollicitée quand on se sert d'un GPS.»

D'autres études sont arrivés ausx mêmes conclusions. Ils ont prouver que les chauffeurs de taxi ont un hippocampe plus développé.

«Lorsqu'on prend le même chemin pour aller au travail tous les matins, au début on regarde les détails de l'environnement pour s'orienter, on fait des relations entre les points de repères et on se construit une carte cognitive qui dépend de l'hippocampe. Lorsqu'on utilise notre carte cognitive, on peut s'adapter à l'environnent et prendre des raccourcis lorsqu'on décide d'aller quelque part de nouveau ou lorsqu'un imprévu nous empêche de prendre notre chemin habituel, par exemple si le métro ou l'entrée d'autoroute est fermée. Par contre, si on utilise le même chemin jour après jour, le chemin se fait de façon automatique après plusieurs semaines. Parfois, c'est tellement automatique qu'on ne se souvient même plus de ce qu'on a vu en chemin. Le jour où notre routine change, on se trompe. Par exemple, si au lieu d'aller au travail, on doit aller chez le dentiste, on fait une erreur et on se retrouve sur le chemin du travail.»

Le cas de Dominic Martin, l'homme qui a oublié sa fille de 22 mois dans la voiture en 2003, démontre bien ce problème. «C'était un homme qui avait l'habitude de déposer sa petite fille d'environ 2 ans à la garderie; ensuite sa routine était de déposer son épouse au métro et ensuite il se rendait au travail, explique Mme Bohbot. Son épouse était en retard, alors il l'a déposée d'abord au métro, pensant déposer sa petite fille après. Malheureusement, sa routine automatique a pris le dessus, c'est-à-dire qu'après le métro, il s'est rendu au travail et a oublié la petite, qui dormait bien à l'arrière de l'auto.»

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